Il n’y a pas que la consommation d’électricité qui a battu des records cette année, les températures aussi ! Et pourtant, avec le réchauffement climatique, on pourrait penser que nos hivers seraient plus cléments.
Détrompez-vous, de plus en plus d’études montrent un lien clair entre l’activité humaine et les perturbations atmosphériques susceptibles de renforcer les vagues de froid dans l’hémisphère Nord. Est-ce que ça veut dire qu’on va geler plus souvent au Québec ? Ce n’est pas tout à fait clair. Les scientifiques s’entendent pour dire que le réchauffement climatique entraîne une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, mais ils ne peuvent en prédire la fréquence ni la durée.
« Cet hiver, nos températures ont pas mal joué au yoyo. C’est vrai au Québec, c’est vrai dans le reste du Canada. Dans la semaine du 14 février 2022, il a fait -35 °C et -40 °C dans les Prairies, alors que ses provinces (Alberta, Saskatchewan et Manitoba) avaient connu 10 °C quelques jours auparavant », explique Philippe Gachon, climatologue et professeur d’hydroclimatologie à l’Université du Québec à Montréal.
Un froid glacial causé par l’étirement du vortex polaire
Le 22 janvier, la ville de Québec fracassait son record de froid en enregistrant une température de -32,8 °C, battant celui de 1984, descendu à -30,6 °C. Autour de 8 h, la consommation d’électricité totale au Québec était d’environ 40 380 mégawatts : c’est la consommation simultanée la plus élevée jamais enregistrée dans la province.
De façon générale, le mois de janvier 2022 est le plus froid enregistré depuis 2004 à Montréal. Le froid intense en Amérique du Nord pourrait être lié à un réchauffement de l’Arctique, selon une étude publiée en septembre dans le magazine Science.
L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que l’ensemble du globe. Le réchauffement de l’océan et de la stratosphère entraîne un « étirement » du vortex polaire, un courant atmosphérique circulaire qui se forme au-dessus du pôle Nord durant l’hiver. Celui-ci retient normalement l’air froid en Arctique.
Lors d’un phénomène extrême, appelé « Réchauffement stratosphérique soudain » (SSW en anglais), une partie du vortex descend vers des latitudes plus basses en amenant son dôme d’air très froid avec lui. L’augmentation de la température dans l’Arctique est donc susceptible de ralentir et même d’inverser le vortex polaire, qui ne joue plus son rôle de bouclier protecteur pour nous préserver des températures extrêmes.
Selon les chercheurs de l’étude, cet « étirement » du vortex polaire serait le meilleur signe annonciateur des vagues de froid aux États-Unis et au Canada, mais il demeure imprévisible, puisque le changement climatique n’est pas linéaire.
Des hivers en dents de scie dus aux GES
Si les émissions de gaz à effet de serre (GES) se maintiennent sensiblement au niveau actuel, la température mondiale annuelle augmentera en moyenne de 3,6 °C d’ici la fin du siècle. La hausse de température pourrait être encore plus importante au Québec avec la fonte des glaces dans l’Arctique canadien.
Le professeur et climatologue Philippe Gachon rappelle que le Canada se réchauffe deux fois plus vite que l’ensemble du globe, depuis les années 50. « Sur la planète, on parle d’une augmentation de 0,7 °C de la température moyenne annuelle en l’espace de 70 ans. Au Canada, en général, c’est 1,4 à 1,5 °C d’augmentation selon la région. Dans le nord, c’est plus de 2 degrés, et ça inclut le Québec. »
Depuis le début des relevés météorologiques, 2021 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans la province. « Nos hivers se réchauffent deux fois plus que nos étés. Oui, on peut avoir des hivers anormalement froids, mais ça s’inscrit dans le contexte du réchauffement climatique et des températures extrêmes », souligne M. Gachon.
Autrement dit, le réchauffement climatique entraîne des phénomènes météorologiques extrêmes, dont font partie les épisodes de froid glacial. À l’avenir, il est possible que les Québécois et les Québécoises alternent entre un manteau d’hiver et un manteau de printemps au cours de la même semaine, en raison de la fluctuation plus importante des températures.
Des solutions à notre portée
L’électrification des transports et l’utilisation d’énergies vertes telles que l’hydroélectricité sont des solutions éprouvées pour contrer la crise climatique et réduire les émissions de GES.
Le service de maison intelligente Hilo, par exemple, propose aux Québécois et Québécoises d’optimiser leur consommation d’énergie à la maison. En utilisant des produits connectés Hilo, il est possible de réaliser une diminution de sa consommation d’énergie annuelle allant jusqu’à 15 % tout en augmentant son confort.
Lors des journées glaciales, où la demande est la plus forte (ce qu’on appelle des périodes de pointe), la clientèle d’Hilo relève des défis qui consistent à diminuer temporairement sa consommation d’énergie en échange de récompenses en argent pour réduire la pression sur le réseau électrique. Hydro-Québec n’a donc pas besoin de construire de nouvelles infrastructures ni d’acheter de l’énergie moins propre à nos voisins pour répondre à la demande. L’énergie ainsi libérée permettra d’électrifier les transports au Québec et d’abandonner la consommation d’énergies fossiles qui génèrent énormément de GES.
Avec nos hivers québécois imprévisibles, la maison intelligente devient donc une véritable alliée !