Qu’ont en commun Londres, Singapour, Amsterdam, Berlin et Copenhague ? Elles figurent en tête du palmarès des villes les plus intelligentes de la planète. Dans ces cités tournées vers l’avenir, pas de voitures volantes ni de robot pour nous apporter le café au lit… mais bien une foule d’innovations technologiques pour produire, consommer et économiser de l’énergie — et aussi pour améliorer la qualité de vie des personnes qui y habitent. Petit tour du propriétaire.
C’est quoi au juste, une ville intelligente ?
Décrire une ville intelligente en quelques mots n’est pas aisé mais, si l’on devait tenter le coup, on pourrait la définir comme une structure qui s’appuie sur les technologies de l’information et des communications (TIC) pour développer, déployer et promouvoir des pratiques de développement durable afin de répondre aux défis croissants de l’urbanisation.
Pas encore clair ? Voyons la question sous un autre angle. Les populations se concentrent de plus en plus dans les zones urbaines. En 2050, 68 % de la population mondiale vivra en ville, selon l’ONU. Résultat : les besoins en énergie augmentent sans cesse, mais la capacité à en produire, elle, a ses limites. Il convient donc de mieux utiliser l’énergie produite, et les villes intelligentes misent notamment sur « l’Internet des objets » pour y arriver. Grâce aux technologies sans fil, les différents produits connectés transmettent des données à des applications infonuagiques qui les analysent en temps réel pour aider les villes, les entreprises et les individus à prendre des décisions qui optimiseront leur consommation et leur faciliteront la vie. Moins cher — et plus durable !
Des villes plus vertes, où il fait bon vivre
Concrètement, les villes intelligentes améliorent plusieurs aspects de la vie urbaine. Une étude de la firme McKinsey a même démontré que les technologies mises en place dans ces villes amélioraient certains indicateurs clés de la qualité de vie de 10 à 30 %, notamment en ce qui a trait au transit et à la mobilité, à la santé des habitants et à la sécurité.
Moins de bouchons, plus d’air pur
Dans certaines villes intelligentes, la fréquence et les trajets des transports en commun s’ajustent en temps réel en fonction de la demande, et les systèmes de feux de circulation sont modulés pour diminuer la congestion — et la pollution. Ainsi, à Hangzhou, en Chine, les bouchons ont diminué de 15 % depuis le déploiement d’une intelligence artificielle.
L’efficacité, jusque dans les poubelles
Fini les conteneurs et poubelles cueillis à moitié pleins ou qui débordent : les capteurs des dispositifs à ordures optimisent la collecte et contribuent à ce que les rues de ces villes soient plus propres, et libérées des déchets en temps opportun.
Rien ne se perd, tout se transfère
L’énergie produite localement est consommée localement. Dans certaines villes intelligentes, des projets V2G (vehicule-to-grid) ont vu le jour. Grâce à la collaboration entre constructeur automobile et fournisseur d’électricité, les voitures 100 % électriques, lorsqu’elles ne sont pas en marche, sont intégrées au réseau électrique. Leur énergie inutilisée peut ainsi être réinjectée dans le réseau domestique.
Cette dernière innovation montre bien comment nous pourrons collectivement faire plus avec moins — « grâce à l’intelligence artificielle, qui va permettre un contrôle fin de la consommation d’énergie, et à la centrale électrique virtuelle, qui va permettre à chaque maison, chaque bâtiment, chaque véhicule électrique de devenir les centrales de demain », comme le dit Sébastien Fournier, président-directeur d’Hilo.
Et les maisons intelligentes, elles ?
Elles ont aussi un rôle à jouer dans la création de villes, de provinces et de pays plus verts. Par exemple, grâce aux domiciles qui optimisent leur efficacité et leur consommation énergétiques avec Hilo, Hydro-Québec peut exporter davantage d’électricité et limiter l’importation d’énergie moins propre des marchés voisins (celle produite à partir du charbon, par exemple) pendant les pointes hivernales. De plus, si chaque propriétaire dote sa maison d’un système de gestion et de production autonome de l’énergie (comme un des véhicules électriques intelligents évoqués plus tôt), l’énergie non consommée à l’échelle du quartier ou de la ville pourra servir à électrifier les transports et, plus globalement, à réduire les gaz à effet de serre et à accélérer la transition énergétique.